A l'aube du 13 octobre 1307, 5000 Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon furent saisis et incarcérés. Pour la plupart, ils se reconnurent coupables d'extravagants sacrilèges. Un petit nombre d'entre eux avouèrent également certaines pratiques homosexuelles.
Mais le procès que contre eux l'on instruisit a été rouvert par les historiens depuis le siècle dernier.
G. Legman tente ici, en utilisant des sources nouvelles et tout particulièrement anglo-saxonnes, de faire le point. Et faire le point, c'est avant tout faire œuvre de sociologue, d'ethnologue même : c'est démontrer que le vrai scandale est de croire, encore aujourd'hui, que le motif d'inculpation majeur - les perversions sexuelles des Templiers -pouvait constituer un chef d'accusation suffisant pour condamner des hommes et en faire l'objet de la réprobation publique, quand on ne les envoyait pas directement sur les bûchers.
G. Legman, par des rapprochements singuliers, comparant des civilisations très éloignées dans le temps, comme clans l'espace, met en valeur la "normalité" de ces mœurs, qualifiées de contre nature. Il explique en effet, en se référant à toute une série d'exemples historiques, que la constitution même des sociétés fermées et quasiment secrètes entraine inévitablement à des excès dont le caractère rituel est pourtant évident.
Gershon (Georges) Legman est né le 2 novembre 1917 à Scranton en Pennsylvanie et mort le 23 février 1999 à Grasse dans les Alpes-Maritimes. Il était écrivain et bibliographe américain.