Le Procès des Templiers tient dans l'œuvre de Michelet une place exceptionnelle. En publiant ce document dont la lecture l'avait frappé dès le temps où il rédigeait son Histoire de France, le Chef de la Section historique des Archives nationales prenait sa part de l'effort commun d'une génération d'historiens qui donnait à la France la plupart de ces grandes collections de documents inédits où l'objectivité et la rigueur faisaient leur réapparition, en pleine éclosion de 1'histoire romantique.
Les enquêtes ici publiées — et le choix de Michelet se justifie par la procédure — éclairent peu l'historien sur les motifs profonds de la chute du Temple. Elles n'en sont pas moins un document du plus grand intérêt sur l'évolution de la sensibilité et des pratiques usuelles au sein de l'Ordre. Tant qu'on s'interrogera sur l'affrontement de la raison d'Etat, de l'esprit de réforme et de l'héroïsme, on relira Le Procès des Templiers.
Fils d’un imprimeur, docteur ès lettres à 21 ans, Jules Michelet devient professeur d’histoire.
En 1831, il entre aux Archives nationales et enseigne à l’université puis, en 1838, au Collège de France.
A partir de 1833, il rédige son ‘Histoire de France’, œuvre de toute une vie fondée sur une documentation rigoureuse.
Dès 1840, il affiche des idées démocratiques et anticléricales : son hostilité à Louis Napoléon le privent de ses fonctions de professeur et d’archiviste en 1852. Tout en travaillant aux tomes successifs de son histoire de France, il écrit aussi pour le peuple des « cours d’éducation nationale » ainsi que des textes lyriques sur la nature et les passions humaines. Le culte de la vie et la proximité avec le peuple participent à la qualité de son œuvre historique et poétique.