De l'extraordinaire histoire des Templiers (1120-1312), seuls neuf manuscrits subsistent aujourd'hui qui en racontent la genèse.
L'historienne Simonetta Cerrini les a longtemps cherchés avant de les trouver l'un après l'autre : à Rome, à Bruges, à Prague... jusqu'à Baltimore aux Etats-Unis – comme un jeu de piste, à la manière d'une enquête. Chaque manuscrit forme un chapitre de cet ouvrage, décrivant les règles de cet Ordre, la vie au quotidien de ses membres, mais aussi la personnalité du premier Grand Maître des Templiers, Hugues de Païens. En 1120, celui-ci eut l'idée de fonder à Jérusalem une société alternative à celle de son temps, où l'on pouvait accéder au sacré sans se couper du monde, être à la fois religieux et laïc. Mais l'Ordre du Temple voulait aussi s'ouvrir au plus grand nombre, refusant par exemple l'usage exclusif du latin, trop élitiste à ses yeux, et se montrant très tolérant, curieux des autres expériences religieuses, l'islam par exemple, comme en témoigne ici l'amitié entre les premiers Templiers et le célèbre émir Ousama.
Cette histoire perdue du XIIe siècle fait apparaître le caractère novateur et original de l'Ordre en même temps qu'elle en renouvelle profondément l'approche. On comprend ainsi combien la création de l'Ordre des Templiers fut une idée révolutionnaire. A l'aube du XUVe siècle, alors que plus rien en Terre sainte ne retenait les Européens, l'Ordre fut interdit. En France, Philippe le Bel obtint leur condamnation, mettant un terme à une aventure spirituelle qui avait duré plus de deux siècles.
Simonetta Cerrini-Alloisio a reçu en 1998 les félicitations du jury pour sa thèse de doctorat à l’université de Paris IV - Sorbonne sur "La Spiritualité de l’Ordre du Temple".
Elle prône un rôle actif de l’historien dans la société pour contrer les idées fausses et rappeler à tous les faits du passé.