Auteur : Pierre Bachy
Imprimerie Colin & Fils, Peruwelz - 1988
Petit village qui porte le nom de son protecteur, Saint-Léger est situé à l'Ouest du Hainaut et est actuellement rattaché à Estaimpuis depuis la fusion des communes en 1977. Son sol très fertile et sans relief en fait une localité essentiellement agricole. On y trouve une station de captage d'eau qui alimente les châteaux d'eau de la Flandre Occidentale. Le territoire de la commune est traversé par le canal de l'Espierres qui va de l'Escaut à Roubaix et se continue jusqu'à la Deule. Il possède une belle église ogivale du XVe siècle avec des parties du XIIIe siècle qui offre des détails remarquables. Cet édifice a été maintes fois saccagé et incendié.
Saint-Léger n'est plus un haut lieu de la chrétienté, mais il reste un endroit où il fait bon vivre et se promener. C'est son histoire bientôt millénaire que nous évoquerons dans cette monographie.
Il subsiste à Saint-Léger des vestiges de la Commanderie majeure que l'Ordre du Temple avait fondée à cet endroit au XIIIe siècle. Les vestiges de cette époque ne sont pas nombreux, car des générations se sont succédé sur les lieux. Il ne reste pas grand chose, mais le peu que l'on retrouve est d'un grand intérêt. Les bâtiments actuels ne reflètent que bien peu la taille des anciens édifices, ainsi la grange qui servait à l'époque de grenier collectif devait avoir des dimensions plus respectables. On a retrouvé des fondations qui laissent supposer une longueur de trente mètres sur plus de quinze de large. Il reste néanmoins assez de vestiges, de vieilles pierres pour faire rêver de la puissance des Templiers.
On raconte que lors de leur fuite, ayant fait déferrer les chevaux, le commandeur ordonna de replacer les fers enlevés - la tradition veut qu'ils aient été d'argent - en position inverse sur les sabots des montures. Cette besogne achevée, les frères-soldats se mirent « en couleurs », entendez en civil et quittèrent Saint-Léger sans se retourner. Quand le prévôt de Tournai muni d'ordres royaux, se présenta avec ses hommes à la commanderie, il fut effrayé de constater, aux traces laissées par les chevaux, qu'un grand nombre de chevaliers étaient venus renforcer la garnison et jugea prudent de se retirer. A la découverte du stratagème, les fugitifs étaient loin...
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