France, département de la Vendée

Projet BeaucéantLa Maison de Coudrie

France, département de Vendée, à environ 60 km au sud de Nantes, à environ 40 km au nord-ouest de La Roche-sur-Yon, commune de Challans.

Coudrie sur la carte de Cassini
Coudrie sur la carte de Cassini
© Carte de Cassini - Gallica (BNF)

La date exacte de la fondation de la commanderie de Coudrie est ignorée, mais cette partie de la Vendée était parmi les premières à voir affluer les dons pour le jeune Ordre du Temple. En effet, le cartulaire de Coudrie(1) montre que les premiers dons ont été faits dès 1128 - 1130 à Hugues de Payns lui-même par Pierre III de La Garnache(2).

La cinquième charte de ce cartulaire, datée de 1166, mentionne pour la première fois le nom de Coudrie. Cette charte fait l'objet du règlement d'un conflit entre le seigneur Pierre III de la Garnache et un certain André Auchais.
Frère Main, mentionné comme "commandeur de Coudrie" à cette époque est désigné comme médiateur dans cette affaire.
Néanmoins, la nature des dons faits dans les 4 précédentes chartes indique que la commanderie devait sans doute exister dès le début des années 1130.

A la lecture de ce cartulaire, nous pouvons remarquer que les seigneurs de La Garnache furent parmi les plus importants donateurs ayant participé au développement de la commanderie de Coudrie.
L'ensemble du cartulaire reprend des chartes qui ont pour objets ou bien des donations, ou des règlements judiciaires qui impliquent les Templiers ou dont les Templiers ont été témoins ou médiateurs.
C'est aussi grâce à ce cartulaire que nous connaissons les noms de plusieurs des commandeurs ayant séjourné à Coudrie :

  1. Frère Herric ou Horric en 1130
  2. Frère Imbert en 1150
  3. Frère Main en 1166
  4. Frère Rigaud en 1173
  5. Frère Mathieu de Benaste en 1180 - 1200
  6. Frère Pierre de la Roerte en 1200
  7. Frère Martin en 1204 - 1220
  8. Frère Etienne en 1222 - 1231

De l'ensemble de bâtiments édifiés par l'Ordre du Temple dès le 12ème siècle, il ne reste que la chapelle, la margelle du puits, des vestiges de murs et quelques traces de fondations de bâtiments.
La commanderie devait sans doute se présenter comme la majorité des autres établissements du même type en Europe occidentale, c'est à dire, un corps de logis ou maison principale, servant de logement pour le commandeur et les autres membres de l'Ordre, le réfectoire et la salle capitulaire. Ensuite, une chapelle pour les offices qui avait sans doute deux accès, un réservé aux Templiers et un autre pour les villageois et les ouvriers de la commanderie et enfin toute une série de bâtiments nécéssaires à l'activité agricole : grange, étables, ateliers, puits, ...

Seul bâtiment entier encore visible, la chapelle n'a pas traversé les siècles sans subir de nombreux dommages et de non moins nombreuses réparations, modifications et transformations. Néanmoins, le volume visible est sans aucun doute comparable à la chapelle intiale construite par l'Ordre dès le début de l'occupation du lieu.
Elle se présente sous une forme rectangulaire orientée d'est en ouest. La nef est divisée en 4 travées inégales, chaque travée étant percée d'une baie longiline en plein cintre.
Ces baies, ainsi que celle située dans le chevet plat, étaient sans doute bien différentes à l'époque de la construction de la chapelle. A ce moment, les ouverture étaient sans doute beaucoup plus étroites et le chevet devait être garni d'un triplet(3), comme celui qu'on peut encore voir dans le ruines de la chapelle de Boixe en Charente.

Cette chapelle, malgré son état et les travaux qui ont endommagé son état initial, présente encore quelques éléments remarquables .
Tout d'abord, dans le mur sud, se trouve une niche qui était vraissemblablement un enfeu. Mais si tel est bien le cas, nous n'avons aucune indication sur l'identité de la personne qui a été inhumée à cet endroit.
Ensuite, dans la partie droite du choeur, on peut trouver une crédence, malheureusement en partie démolie suite à des travaux de maçonnerie effectués dans ce mur de la chapelle.
Le troisième élément remarquable de cette chapelle est la présence de traces de peintures situées un peu partout, indiquant que l'ensemble de la maçonnerie intérieure en était recouverte.
Dernier élément et non des moindres, une pierre tombale, actuellement entreposée dans les locaux de la Société d'Histoire de Challans, a été découverte sur le terrain de la commanderie. Cette pierre tombale, d'après ses caractéristique semble dater du 12ème siècle, c'est à dire aux premières heures de l'installation des Templiers à Coudrie.

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Notes :

(1)Ce cartulaire, contenant 61 chartes datées de 1130 à 1264, a été publié par Louis de La Boutetière dans "Société des Archives Historiques du Poitou, Tome II. 1873".

(2)Pierre (III) est seigneur de La Garnache de 1110 à 1173. Il est né en 1105 et mort en 1173. Il est le fils de Pierre II de La Garnache et d'Amiote. Il est à l'origine de la création de l'abbaye de l'Île-Chauvet en 1130.

(3)Une description complète de l'architecture de la chapelle fait l'objet de tout un chapitre du livre cité en référence bibilographique ci-dessous.

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BibliographieProjet Beaucéant

  1. Dans les Secrets de la Commanderie de Coudrie - Tome 1 - Les Templiers
    Michel Gruet et Yann Massonneau ; Publication de la Société d'Histoire et d'Etudes du Pays Challandais, 2012
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