1. la commanderie d'Ellingen et ses possessions à Nordhausen Dans le conflit pour la possession de l'hôpital d'Ellingen, l'Ordre Teutonique s'imposa vers le milieu du 13ème siècle contre l'abbaye de Berchtesgaden[1]. En 1253, Otto von Ulm est cité pour la première fois comme commandeur d'Ellingen[2]. La nouvelle commanderie, en concurrence avec Mergentheim et Nuremberg, s'efforça de s'étendre vers l'ouest[3]. A partir de 1367, Konrad von Aschhausen, un prieur du Bailliage de Franconie, fut pour la première fois commandeur d'Ellingen[4]. Dans les décennies qui suivirent, les gouverneurs des commandements régionaux ou les curateurs du Bailliage de Franconie furent souvent en même temps commandeurs d'Ellingen ; avec Friedrich von Egloffstein (1371-1376), le commandeur régional lui-même exerça cette fonction[5]. Cette évolution se renforça lorsque l'Ordre Teutonique obtint en 1378 le droit de fortification pour Ellingen[6]. Ellingen devint le siège privilégié de la commanderie rurale, et finalement sa résidence. La commanderie elle-même devint, avec Nuremberg, un bénéfice du bailliage de Franconie à partir de la fin du XVIe siècle[7]. En raison de sa situation favorable en matière de circulation, de sa fertilité et de la présence du marché de Nördlingen, le Ries était une région dans laquelle s'engouffraient six commandements de l'Ordre Teutonique : Donauwörth, Ellingen, Kapfenburg, Mergentheim, Nürnberg et Oettingen. La commanderie d'Ellingen est attestée pour la première fois dans le Ries en 1268[8]. En 1325, elle acquiert une maison à Nördlingen[9], en 1386/87, le châtelain d'Ellingen est attesté pour la première fois dans la Reimlinger Gasse[10]. Outre Nordhausen, les principales possessions du Riesamt d'Ellingen étaient Möttingen et Reimlingen[11]. Depuis le XVIe siècle, on constate une répartition des tâches entre Reimlingen et Nördlingen : Reimlingen fut élevé au rang de "deuxième siège administratif, dans lequel la juridiction fut concentrée", le bureau de caste de Nördlingen étant responsable des affaires de la caméralité[12]. Après avoir construit une maison fixe à Reimlingen en 1541, l'Ordre lui confia la tâche de prison de l'Ordre dans le Ries, jusque-là assurée par Schneidheim[13]. La revalorisation de l'office de caste de Nördlingen liée à la spécialisation peut être constatée par le transfert de certains pouvoirs jusque-là réservés à la commanderie d'Ellingen, par exemple par l'octroi de fiefs paysans par l'office depuis 1553[14] et par la conclusion de contrats de vente depuis 1569[15]. En 1313, le comte Ludwig VI d'Oettingen exempte de sa juridiction les sujets de l'Ordre Teutonique à Reimlingen, Zipplingen, Pfäfflingen, Amerbacherkreut et Nordhausen, à l'exception des cas de sang[16]. Il s'agit de la première preuve de droits de l'Ordre Teutonique à Nordhausen. En 1332, le même comte fit don à l'Ordre du droit de patronage à Nordhausen. Formellement, la donation concernait certes le commandeur Heinrich von Zipplingen et les frères du Bailliage de Franconie[17]. Mais lorsque l'année suivante, l'ancien curé de Nordhausen renonça à sa paroisse, ce fut déjà en faveur du commandeur d'Ellingen Herbrand von Schmähingen[18], dont le prédécesseur immédiat était Heinrich von Zipplingen[19]. Il est probable que la donation ait été destinée dès le début à la commanderie d'Ellingen. Les droits de propriété de la commanderie de Donauwörth sur le droit de patronage de Nordhausen[20] n'ont pas été établis. En 1401, le commandeur d'Ellingen est expressément mentionné comme patron de Nordhausen[21]. En 1406, des litiges avec les comtes d'Oettingen concernant ce droit sont réglés[22]. Le droit de patronage de Nordhausen resta à la commanderie d'Ellingen jusqu'au transfert du Bailliage de Franconie à la Maîtrise en 1789[23]. - En 1339, la commanderie de Nuremberg vendit le reste de ses possessions à Nordhausen, quelques parcelles de forêt, à la commanderie de Donauwörth[24].En 1340, Donauwörth obtint la dîme de Neugereutten à Nordhausen et y acquit d'autres propriétés forestières[25]. En fin de compte, la commanderie relativement petite ne parvint pas à s'imposer à Nordhausen face à la puissance financière d'Ellingen. L'attention de ce dernier s'est d'abord portée sur le renforcement de ses possessions à Reimlingen et Möttingen[26]. Mais vers la fin du XVe siècle, l'Ordre investit aussi de grosses sommes à Nordhausen : en 1473, le commandeur de la région d'Ellingen acquiert pour 3.350 fl. le château et le village de Nordhausen[27], et en 1476, pour 400 fl. supplémentaires, une vaste propriété à Nordhausen[28]. Ces acquisitions se poursuivirent au XVIe et au début du XVIIe siècle, comme le montrent les documents du présent fonds. Cependant, à partir de 1773, le Pflegamt de Lierheim (Allemagne) apparaît soudainement comme acquéreur de propriétés forestières près de Nordhausen, et en 1791, le Vogteiamt de Schneidheim[29]. Que s'était-il passé ? En 1709, la commanderie d'Ellingen avait acquis d'Oettingen-Oettingen l'Amt Niederhaus, en 1740 l'Amt Lierheim de la ville impériale de Nördlingen, en 1751 l'Amt Ederheim d'une veuve d'Elster. Au début, Ellingen fit administrer ces offices comme des offices à part entière, à côté de l'office du Ries[30] ; ils acquirent des propriétés de manière indépendante. Par contre, le bailliage de Schneidheim, initialement rattaché à celui de Dinkelsbühl, faisait partie de la commanderie de Nuremberg[31]. En vertu du traité d'incorporation et de consolidation du 5 janvier 1789, le Bailliage de Franconie fut incorporé à la Maîtrise. Il forma la préfecture d'Ellingen, dont dépendaient désormais toutes les possessions germaniques du Ries. L'ancien Riesamt Reimlingen-Nördlingen et les trois offices acquis au 18ème siècle furent réunis pour former l'Obervogteiamt Reimlingen-Nördlingen. Celui-ci dut cependant céder en 1790 à l'actuel bailliage supérieur d'Oettingen les possessions de l'Ordre Teutonique à Gerolfingen et Trendel, tandis qu'il dut céder au bailliage de Schneidheim celui de Nordhausen[32]. En 1792, le bailliage de Schneidheim - et donc aussi celui de Nordhausen - fut rattaché au bailliage supérieur de Reimlingen-Nördlingen[33]. - En 1805, Nordhausen fut rattaché à la Bavière[34], en 1810 au Wurtemberg, où il fit partie de l'Oberamt d'Ellwangen jusqu'en 1938[35]. En 1216, l'empereur Frédéric II confia à l'Ordre Teutonique un hôpital à Ellingen, qui était peut-être auparavant en possession de la prévôté de Berchtesgaden. Bien que la date exacte de la fondation d'une commanderie soit inconnue, nous trouvons déjà une communauté de trois frères de l'ordre, dirigée par un frère prêtre en tant que commandeur. Si, en 1322, le commandeur avait déjà obtenu la juridiction du bâton et du cou sur le village d'Ellingen, les ducs de Bavière autorisèrent en 1377 la construction d'un mur d'enceinte, ce que l'empereur ne se contenta pas de confirmer l'année suivante, mais compléta par le droit de marché1. Si, en 1410/11, neuf frères chevaliers et cinq frères prêtres2 vivaient ici, le couvent de la commanderie comptait en 1451 Otto von Ulm (1253) Heinrich von Mässing (1267-1269) Ulrich von Hausen (1275-1281) Marquard von Mässing (1283/84) Rüdiger der Raubtasch (1287) Ludwig (1288-1291) Albrecht (1293/94) Rüdiger der Raubtasch (1303-1322) Heinrich von Zipplingen (1323-1328) Otto von Heideck (1339/40) Rudolf von Stauffeneck (1340-1343) Albrecht von Paulsdorf (1343/44) Herbrand von Schmähingen (1345) Otto von Heideck (1346-1354)