France, Département de l'Aveyron

Projet BeaucéantLa commanderie hospitalière de Martrin

Contributeur : André Soutou & Elian Molinie-Tavernier

France, département de l'Aveyron, à environ 60 km au sud-ouest de Millau, commune de Martrin.

D'après les sources, la charte de fondation de l'hopital de Martrin daterait de 1160, laquelle mentionne que l'église Saint-Laurent de Martrin ainsi que les droits qui lui sont attachés sont donnés à l'Ordre de Saint-Jean par le vicomte de Broquiés et par son vassal Escafre, seigneur de Curvalle, auxquels se joignent Raymond-Gui de Combe des Ours(1), lui-même vassal du seigneur de Curvalle, et sa femme Guida, qui en cette occasion font entrer leur fils Bertrand dans l'Ordre.

La charte de fondation précise que le premier représentant de l’Ordre à la commanderie provisoire de St Laurent s’appelait Raimun Aribert et qu’il était chargé d’implanter quelques pionniers dans les lieux. Les ressources matérielles étaient assurées par divers droits prélevés sur des exploitations agricoles éparpillées dans les environs.

Martrin sur la carte de Cassini
Martrin sur la carte de Cassini
© Carte de Cassini - Gallica (BNF)

Cette première donation est confirmée un peu plus tard, vers 1175, par une bulle du pape Alexandre III dans laquelle sont énumérées les églises du Rouergue relevant des Hospitaliers, parmi lesquelles figure l'église de St-Laurent de Martrin.

Le territoire de la commanderie qui, au 12ème et au 13ème siècles, n’excède guère les limites de la paroisse de St Laurent, comprend, dans la première moitié du 14ème siècle, deux groupes importants de possessions nouvelles : d’une part le village de Martrin et d’autre part la seigneurie du Cayla et la co-seigneurie de Farreyrolles qui était une ancienne commanderie templière.

Malgré cette prodigieuse croissance, qui quintuple au moins les ressources de la commanderie, les habitants de Martrin ne se sentent pas en sécurité.
La population a brutalement baissé entre 1349 et 1491(2). Ils demandent en 1392 au commandeur Pons de Panat la permission de bâtir une tour contre l’église où ils pourraient se retirer en temps de guerre et y mettre leurs biens en sécurité.

Au début du 15ème siècle, Martrin est administré directement par le commandeur de St Félix de Sorgues. Le territoire de la commanderie s’accroît toujours.
En 1491, un rapport de visite nous apprend que la commanderie et en particulier la tour qui la défendait spécialement sont mal en point, seuls l’église et le clocher-forteresse sont en bon état.

Le commandeur Penavayre du Sales est le principal artisan du renouveau de Martrin. Il fait édifier en sous-oeuvre une chapelle consacrée à Notre Dame de Salvation à la base du clocher. Ses armoiries sont visibles sur la clef de voûte de la chapelle et à l’extérieur, sur les contreforts de la tour.
Il dote l'ancienne église de Saint-Laurent de voûtes gothiques, mais il est surtout à l’origine d’une nouvelle période de prospérité qui verra l’agrandissement du territoire de la commanderie et la confirmation de l’indépendance des commandeurs.

En 1503, avec Tristan du Salès, commence la troisième période de l’histoire de Martrin, qui verra la construction du nouveau château résidentiel, dont les bâtiments ont été conservés pour l’essentiel jusqu’à nos jours et où séjourneront régulièrement les Commandeurs de St Félix.

Ce renouveau favorisé par la période de paix qui se place entre le départ des routiers, la fin des épidémies et le début des guerres de religion vers 1560, a été couronné en 1514 par une très haute distinction royale. En effet, François 1er autorise 2 foires à Martrin en interdisant toute autre foire à quatre lieues à la ronde.

Le territoire de la Commanderie s’est encore agrandi. Un registre de 1634 est en effet intitulé "Recognaissance des directites (possessions rapportant un revenu) sizes es juridiction de Copiac, Plaizance, Montclar, Brosse, Lous Plas, St Juéry... dépendant du membre de Martrin".

En 1775, les habitants de Martrin font le serment solennel "de bien et loyalement garder le château dudit Seigneur audit Martrin, d’en être les portiers en temps de guerre, de garder de même la tour servant aujourd’huy de clocher dans l’enceinte dudit château joignant l’église, d’en tenir l’étage haute couverte et boisée à leurs fraix et depens...".
De ce fait, grâce à cet entretien attentif, le patrimoine de Martrin a traversé les siècles sans trop de mal.

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Notes :

(1)Actuellement Camboussière, commune de Plaisance.

(2)Période qui englobe la Guerre de Cent Ans, au cours de laquelle la Peste Noire fera d'énormes ravages, ainsi que les compagnies de mercenaires et routiers qui pilleront l'ensemble de la région à plusieurs reprises.

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BibliographieProjet Beaucéant

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Sources sur InternetProjet Beaucéant

  1. https://martrin.org
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