Les papes : Gerhard de Bourgogne (o990/995 - 1061+)
Pape sous le nom de Nicolas II de 1058 à 1061.
Gerhard est né vers 990-995 dans la région de Chevron en Savoie. Il était chanoine à Liège lorsqu'il est nommé évêque de Florence en 1046. Dès que l'annonce de la mort d'Etienne X à Florence arrive à Rome, le clan des comtes de Tusculum(1) lui désignent un successeur en la personne de Jean Mincius, évêque de Velletri, sous le nom de Benoît X. Son élévation à la charge pontificale, due à la violence et à la corruption, était contraire aux ordres d'Etienne X qui voulait qu'aucun successeur ne soit désigné avant le retour d'Allemagne d'Hildebrand.
Ce dernier rentre à Rome dès que ces nouvelles lui parviennent. Il s'arrête à Florence pour rencontrer Godefroy(2), le duc de Lorraine et s'accorder avec lui pour proposer Gerhard comme pape. Il se rend ensuite à Rome où il parvient à rallier un grand nombre de romains à sa décision de prendre Gerhard pour pape. Une ambassade envoyée à la cour impériale renforce cette décision en obtenant l'accord de l'impératrice Agnès(3). Convoqués à Sienne par Hildebrand en décembre 1058, les cardinaux élisent Gerhard comme pape sous le nom de Nicolas II.
Source : Wikipédia
Au cours de son voyage à Rome, Nicolas II convoque un synode à Sutri où, en présence du duc Godefroy et de Guibert de Parme, chancelier impérial, il dépose l'"anti-pape" Benoît X. Ce dernier est expulsé de Rome en janvier 1059 et la consécration du nouveau pape se fera quelques jours plus tard, le 24 janvier.
Pour se protéger des intrigues et du danger que représentait toujours Benoît X et ses sbires, Nicolas II donne les pouvoirs à Hildebrand d'entamer des négociations avec les Normands du sud de l'Italie. Il reconnait Richard 1er d'Aversa(4) comme comte de Capoue et reçoit en retour des troupes normandes qui lui permettent de combattre les alliés de Benoît X en Campanie.
Un des besoins les plus urgents pour le pape une fois installé définitivement sur le trône de Saint-Pierre, sera de réformer les élections papales. Celles-ci devaient être dégagées des néfastes influences des factions romaines et du contrôle séculaire de l'empereur, jusqu'ici moins désastreux mais souvent cautionnable. A cette fin, Nicolas II tient un synode au Latran lors de Pâques 1059 où environ 130 évêques y assistent.
A la fin de juin 1059, Nicolas se rend à Monte Cassino et ensuite à Melfi, la capitale des Normands d’Apulie où il tient un synode important qui aboutit à l’alliance totale avec les Normands (juillet – août 1059). Robert Guiscard est investi de la souveraineté de l’Apulie, la Calabre et la Sicile qu’il avait reconquise sur les Musulmans. Il s'engage en retour à verser un tribut annuel, à garder et défendre ses terres en tant que vassal du pape et de protéger le Saint Siège, ses possessions et la liberté des élections papales. Un accord similaire est conclu avec Richard d’Aversa. Après avoir tenu un synode à Benevent, Nicolas retourne à Rome avec une armée normande qui entreprend la reconquête de Præneste(5), Tusculum, et Numentanum pour le compte du Saint Siège et force Benoît X à capituler à Galeria en automne 1059.
Pour renforcer l’acceptation générale des nouvelles lois édictées lors du concile de Latran en 1059, le cardinal Etienne(6) est envoyé à la fin de l’année en France où il préside des synodes à Vienne (31 janvier 1060) et à Tours (17 février 1060). Le décret mentionnant la nouvelle méthode d’élection papale cause une grande insatisfaction dans l’Empire Germanique, car il réduisait les droits de l’empereur de confirmer l'élévation d'une personne aux droits précaires à un poste eminement plus important ; mais, assuré du soutien et de la protection des Normands, Nicolas peut sans aucune crainte renouveler ce décret lors du synode tenu au Latran en 1060. Après ce concile, le cardinal Etienne qui avait terminé sa mission en France, apparait comme légat du pape en Germanie. Pendant 5 jours, il tente en vain d’obtenir une audience à la cour impériale, mais devant ce refus de le recevoir, il doit retourner à Rome. Sa mission fructueuse en France est suivie d’un synode germanique au cours duquel toutes les ordonnances faites par le pape sont annulées et sa déposition prononcée. La réponse du pape sera une répétition du décret relatif aux élections papales au cours d’un synode au Latran en 1061 et un renouvellement de la condamnation de la simonie et du nicolaïsme.
Il meurt peu après ce synode et est inhumé dans l’église Sainte Réparate de Florence, ville dans laquelle il a été évêque avant d’accéder au trône papal. Son pontificat, bien que de courte durée est marqué par des évènements aux conséquences importantes et de grande envergure.
