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France, département du Loiret, à environ 20 km au nord d'Orléans, commune de Bucy-le-Roi.
La maison du Temple de Bucy est située dans la paroisse d’Artenay et est parfois citée comme la maison d'Artenay.
Cette maison faisait partie de la commanderie Saint-Marc d’Orléans.
Elle a sans doute été fondée au début du 13ème siècle, car des lettres datées de janvier 1235, de l’archidiacre d’Orléans, nous montrent que le chevalier Guillaume de Bernode, sa femme et sa mère ont amorti(1) le fief qu’ils possédaient à Bucy. Ce fief faisait partie de cent arpents(2) légués précédemment à la Maison du Temple d’Orléans par feu Roger d’Herblay. Au mois de février de la même année, le chevalier Guillaume Moinehart accorde le même genre d'amortissement pour le même domaine, ainsi que quatre arpents de bois situés à Hérici, partie de son fief de Moinehart.
Après le transfert des biens de l'Ordre du Temple à l'Ordre de l'Hopital en 1312, le domaine de Bucy a sans doute subi d'importants dégâts car Pierre du Poule(3), commandeur de Saint Marc d'Orléans, accorde un bail de 50 ans à l'écuyer Philippe des Chastellier :"d'une place où souloit(4) avoir un hostel, appelé le Temple de Bucy-Leroy, avec toutes les terres y appartenant, sis en la paroisse d'Arthenay, en Beauce", moyennant une redevance annuelle de deux muids(5) de grain, et à la charge de rebâtir la maison comme elle était avant les guerres.
Cette maison de Bucy a été plusieurs fois incendiée et détruite. A tel point, qu'au 17ème siècle, l'Ordre de l'Hopital (de Malte à cette époque) va décider de ne plus la reconstruire. Les terres seront réunies au domaine de la commanderie d'Orléans.
La maison de Bucy avait une dépendance au hameau de Chaumont, dans la paroisse voisine de Trinay.
Le plus ancien titre qui en fasse mention est un acte du 12 février 1460, par lequel Jean d'Alzy, commandeur de Saint Marc d'Orléans, accorde à bail emphythéotique à un nommé Jean Carré et à son fils, "une mesterie en ruyne et friche, appelée Chaumont, assise en la paroisse de Trinay, avec quatorze muis de terre labourable en 3 pièces, au chemin de Maisières et à celui de Genneville, moyennant une rente de 48 sols parisis, mais à la charge de reconstruire en dedans douze ans, la maison et les bâtiments d'exploitations".
La ferme ayant été brûlée vers le milieu du 17ème siècle, les terre seront réunies au domaine de la commanderie d'Orléans.
(1)Éteindre définitivement les droits et obligations attachés à un bien en permettant qu'il devienne propriété de gens de mainmorte, en échange d'un dédommagement ou à titre gracieux.
(2)En fonction des régions, un arpent valait plus ou moins 50 ares.
(3)Pierre du Poule est cité comme commandeur de Saint Marc d'Orléans dans des chartes datées de 1395 - 1400.
(4)Souloir signifie "avoir l'habitude de" - voir la définition sur le DMF (Dictionnaire du Moyen Français).
(5)Le muid est une ancienne mesure de capacité, de valeur variable suivant les époques, les régions, et la nature des marchandises mesurées. Pour les matières sèches (avoine, sel,...), un muid valait entre 1,8 et 4 m3. Pour des matières liquides (vin,...), il valait entre 130 et 700 litres en fonction des époques et des régions.