France, département de l'Aisne, ville de Laon.
On ne connaît pas avec précision la date d'installation des Templiers dans le Laonnais, mais en 1140, le roi Louis VII donne une charte dans laquelle il renonce à tous les droits qui lui étaient dévolus sur une maison que l'Ordre possédait en la ville de Laon. Certains historiens pensent que cette maison leur avait été donnée par l'évêque de Laon, Barthélémy de Jur(1) dès 1134.
D'ailleurs, en 1148, Barthélémy de Jur publie une charte reprenant l'ensemble des donations faites à l'Ordre du Temple dans la région autour de Laon, tant par lui que par d'autres seigneurs, ecclésiastiques ou laïcs.
Cette maison de Laon est située à la limite sud-est du cloître cathédral. Au fil du temps, plusieurs autres donations viennent compléter la première et vers 1250, le domaine intra-muros compte près d'un tiers d'hectare et compte onze maisons que les Templiers louent pour en tirer des revenus.
La chapelle a sans doute été bâtie vers 1140, quelques années après l'établissement des Templiers en ville. La forme actuelle de la chapelle est le résultat de trois phases de construction. On a d'abord bâti une chapelle de forme octogonale, dont le côté est s'ouvrait sur une petite abside en cul-de-four. Lors de la deuxième phase, on a ajouté un porche devant l'entrée et on a agrandi le choeur. Lors de la dernière étape, le porche s'est vu rajouter un étage et on a aussi construit le mur clocher qui domine l'ensemble.
Quatre pierres tombales se trouvent encore dans la chapelle. L'une de ces dalles funéraires est celle d'un chapelain du Temple, tandis que les 3 autres sont celles de commandeurs de l'Hopital.
Au 19ème et au 20ème siècles, trois campagnes de restauration de l'édifice nous permettent de pouvoir encore contempler ce précieux témoin de la présence templière à Laon. Ces campagnes de restauration qui n'ont malheureusement pas donné cours à de véritables travaux et fouilles archéologiques, nous permettent quand même de découvrir à côté de la chapelle, divers éléments d'architecture et de décoration.
(1)Barthélemy de Jur (parfois appelé de Vir, de Granson ou de Joux) est né vers 1080 et mort en 1158. Il est le fils de Conon, Seigneur de Grandson, de La Sarraz, du Jura et de Lausanne. Il est évêque de Laon de 1113 à 1151, lorsqu'il démissionne pour se retirer comme simple moine au monastère cistercien de Foigny en Thiérache.