On ne connaît pas avec précision la date d'installation des Templiers dans le Laonnais, mais en 1140, le roi Louis VII donne une charte dans laquelle il renonce à tous les droits qui lui étaient dévolus sur une maison que l'Ordre possédait en la ville de Laon⁽¹⁾.

En 1148, l'évêque de Laon, Barthélémy de Jur⁽²⁾ publie une charte reprenant l'ensemble des donations faites à l'Ordre du Temple dans la région autour de Laon, tant par lui que par d'autres seigneurs, ecclésiastiques ou laïcs.

Pour Puisieux, cette charte nous apprend que c'est une certaine dame Gille et son fils, qui, avec le consentement de leur seigneur Guillaume d'Eppe, leur concèdent la moitié du village, avec les eaux, prés, pâtures, bois, terres, justice et seigneurie en dépendant. Par la suite, Eudes de l'Abbaye, sans doute le fils de cette Dame Gille, qui avait une terre audit lieu la leur cède pour 20 sols.

Ce sont ces deux donations qui sont à l'origine de la réation de la maison de Puisieux.
Les différentes chartes de donations et sentences arbitrales, surtout datées du 13^ème siècle, mentionnent très souvent le terme de "Frères de la Chevalerie du Temple de la maison de Puisieux", ce qui laisserait penser que Puisieux soit la maison principale de Laon et que les maisons de Laon, d'Ardon et de Pouilly en étaient dépendantes.

Dès 1140, les Templiers reçoivent de des rentes et cens à Ardon, petit hameau situé en dehors de la ville de Laon. En 1261, Simon du Sart, seigneur de Laon, donne aux Templiers l'ensemble des cens et vinage qu'il possédait à Ardon et à Bruyères, avec tout droit de justice et de seigneurie en ces lieux.
En avril 1265, Anselme de Horus vend à l'Ordre tous les revenus seigneuriaux qu'il possède à Ardon.

A Pouilly, à environ 12 km aunord de Puisieux, les Templiers avaient reçu un moulin, donné par Nicolas, châtelain de Laon.
Les Templiers le conservèrent jusqu'au milieu du 13^ème siècle, moment où ils entrèrent en conflit avec Itier, évêque de Laon au sujet des eaux de la Serre, sur laquelle reposait le moulin, et que les Templiers laissaient déborder sur les terres de l'évêque.
Un arrangement est néanmoins conclu entre les deux parties en 1250, aux termes duquel, les Templiers lui cèdent le moulin, avec la maison, et les terres en dépendant, moyennant une rente perpétuelle de 20 muids de blé à prendre chaque année sur la grange de Pouilly, appartenant à l'évêché de Laon.