Pas de diaporama disponible
La maison de Villers-le-Temple
Belgique, province de Liège, à environ 12 km à l'est de Huy, commune de Nandrin.
Pas de diaporama disponible
La maison de Villers-le-TempleBelgique, province de Liège, à environ 12 km à l'est de Huy, commune de Nandrin.
Villers, petit village condrusien qui peut faire remonter ses origines à l'époque néolithique a connu son premier développement à l'époque romaine. En effet, le village était situé à proximité de la chaussée romaine reliant Tongres à Arlon. C'est cette influence romaine qui lui donnera son nom(1). Par la suite, plus aucun document retrouvé ne mentionne ce village de Villers jusqu'en 1124, où un acte de vente de terres à une abbaye mentionne les noms de Albertus de Villers et son frère Théodoricus.
Mais c'est dans la deuxième moitié du 13ème siècle qu'arrivent les années les plus importantes pour le village. D'après le cartulaire de l'abbaye de Flône(2), le 16 novembre 1260, les frères de cette abbaye cèdent un terrain situé sur les hameaux de Villers et de Clémodeau à un certain Gérard de Villers, frère du Temple.
A cette époque, Gérard de Villers occupe déjà une fonction assez importante dans la hiérarchie de l'Ordre. Plusieurs chartes le mentionnent comme maître du Temple en Brabant et en Hesbaye.
Avec ce don consenti par les frères de Flône, Gerard de Villers va faire ériger un important domaine qui deviendra chef lieu de l'Ordre en Hesbaye. La maison est composée d'une maison fortifiée munie de 4 tours, d'une chapelle, des bâtiments d'exploitation agricole, des écuries et étables, le tout ceint d'une muraille formant un enclos de près de 28 bonniers(3). A partir de cet instant, le village de Villers-en-Condroz sera appelé dans tous les texte Villers-le-Temple.
Comme pour la majorité des autres domaines du Temple, la maison de Villers tombe entre les mains des Hospitaliers en 1312 et est rattachée à la commanderie de Chantraine jusqu'en 1466. A cette date, Villers, déjà bien autonome, se sépare de Chantraine et devient maison principale pour tous les domaines de l'Ordre de l'Hopital situés dans l'est de la Belgique.
Tombé dans un état de délabrement avancé, le domaine de Villers est vendu comme bien national lors de la Révolution française. La maison fortifiée est détruite, ainsi que la chapelle qui y était accolée. Seuls sont préservés les murs d'enceintes et quelques bâtiments agricoles.
Actuellement, l'ensemble du domaine est divisé en plusieurs propriétés privées.
(1)Le toponyme Villers (Vilé en fait) vient du latin "villare", dérivé du mot villa. Il désigne d'abord une terre dépendant d'une villa, puis successivement une exploitation agricole, un hameau et un village.
(2)Tout d'abord simple prieuré fondé dans la deuxième moitié du 11ème siècle, celui-ci s'affilie vers 1189 à l'Ordre des chanoines de Saint-Augustin qui le développent pour en faire une abbaye florissante jusqu'au 16 ème siècle. En 1568, pendant les Guerres de Religion, l'abbaye est pillée et dévastée par les troupes calvinistes de Guillaume le "Taciturne", prince d'Orange et comte de Nassau. A la Révolution Française, l'abbaye est dissoute et ses biens sont confisqués et vendus. Située sur l'actuelle commune de Amay, une partie de ses bâtiments est actuellement occupée par la congrégation religieuse des Dames de l’Instruction Chrétienne.
(3)Un bonnier ou bonier est une ancienne unité de mesure de surface, utilisée dans les Flandres et les régions avoisinantes, qui valait en fonction des régions entre 1 et 1,4 hectare.
