Maître de l'Ordre de 1121 (?) à 1159 (?).
On en connait pas grand chose à propos des origines de Raymond du Puy, mais il semblerait qu'il soit d'origine du Dauphiné et qu'il soit né vers 1080.
Aussitôt son entrée en exercice en 1120-1121, il adressa des lettres à tous les fidèles pour demander les secours de leur charité. Le pape Calixte II appuya ces lettres d’une bulle adressée à tout le clergé d’Europe. Raymond, qui avait distingué parmi ses frères hospitaliers beaucoup de vieux compagnons de Godefroi de Bouillon, qui, nés dans les camps, élevés au bruit des armes, sentaient battre encore un cœur guerrier sous la robe de bure, assembla le conseil de l’Ordre, lui exposa les bienfaits qu’on en attendait, peignit sous les plus vives couleurs les cruautés exercées par les infidèles sur les malheureux pèlerins qui n’avaient pu s’enfermer dans les murs de la ville sainte, et, saisi d’un noble enthousiasme, il proposa aux Hospitaliers de joindre aux trois premiers vœux qui les avaient réunis, celui de prendre les armes pour la défense de la religion. Les vieux soldats de Godefroi accueillirent avec transport un pareil projet, et l’Ordre fut sur-le-champ classé en trois divisions : les prêtres et aumôniers, les frères servants qui devaient rester auprès des malades ; enfin les chevaliers, tous hommes de noble extraction, tous preux guerriers, tous ceignant l’épée et la cotte de maille sur le froc des religieux. C’est ainsi que se forma cette milice, qui ne cessa depuis de verser son sang pour la défense de la religion et la délivrance des captifs. Une multitude de jeunes gentilshommes accoururent de toutes les parties de l’Europe pour faire partie d’une association aussi honorable, et le nombre en fut si grand, qu’on fut obligé de les classer selon le pays d’où ils tiraient leur origine ; c’est de là que ces légions prirent le nom de langues, c’est-à-dire les provençaux, celle de langue de Provence, les Italiens, celle de langue d’Italie, etc. Cette dénomination prit plus tard le nom d’auberge. Raymond du Puy, se trouvant le chef de tant de braves guerriers, fut offrir ses services à Baudouin, roi de Jérusalem, frère de Godefroi de Bouillon, qui les accepta dans l’intérêt des chrétiens qui se trouvaient en Palestine. C’est à cette époque que le titre de Maître ou de Grand-Maître lui fut dévolu par ses chevaliers. Il signala sa valeur et son habileté dans l’art militaire, à la tête de ses chevaliers, dans un très grand nombre de rencontres. A peine était-il en possession du magistère, qu’il marcha avec sa troupe au secours de la principauté d’Antioche, que Doldequin, dit Il-Ghazi, roi de Maredin, dévastait impunément après la victoire qu’il avait remportée, l’an 1119, sur Roger, prince régent du pays, qui périt dans l’action. Raymond mit en déroute les infidèles et amena le roi Baudouin triomphant à Antioche. Le régent du royaume de Jérusalem, ayant appris que les infidèles avaient formé le siège de Jaffa, engagea Raymond à voler, avec sa troupe, au secours de la place. Raymond disposa si bien ses gens et les anima tellement par son exemple, que, quoique très inférieurs en nombre, ils forcèrent les assiégeants, déjà battus sur mer par les vénitiens, à lever le siège. Les croisés faisaient alors celui de Tyr. Raymond, étant allé les rejoindre, eut part à l’heureuse issue de cette expédition qui ajouta Tyr aux conquêtes des croisés. Il continua ses succès et contribua à la prise d’Ascalon, qui fut emportée en 1153, malgré la longue et brave défense du commandant de la place. Il avait obtenu du pape innocent II en 1130, que la bannière de l’Ordre serait une croix blanche sur un champ de gueules ; ces armes sont encore aujourd’hui celles de l’Ordre. Ce fut lui qui donna et qui recueillit les différents statuts de l’Ordre, dont il fit un corps de législation qui fut confirmé dans un chapitre général. Il obtint aussi pour ses hospitaliers de grands biens dans le royaume d’Aragon. Il mourut vers l’an 1159, dans l’hospice de Saint-Jean. Raymond du Puy, né vers 1080 et mort entre 1158 et 1160, est le supérieur de L'Hospital de Saint-Jean de Jérusalem de 1121/1123 à sa mort[1],[2]. Nous ne savons pas où il est né et à quelle famille il est possible de le rattacher. Il est chevalier dauphinois[3], de la langue de Provence. Biographie Raymond du Puy fut officiellement le second supérieur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[1]. Il succéda entre 1121 et 1123[4] à Gérard l'Hospitalier, fondateur de la congrégation de l'Hôpital, après un ou deux intérims de Pierre de Barcelone et Frère Roger. Raymond du Puy par Alexandre Laemlein dans la salle des Croisades du château de Versailles Raymond du Puy par Alexandre Laemlein dans la salle des Croisades du château de Versailles En 1140, Raymond du Puy se rend en Occident, il fallait régler l'accroissement territorial que les Hospitaliers avait obtenu de la part d'Alphonse Ier le Batailleur, roi d'Aragon et de Navarre[5]. Ce roi, sans héritier, avait fait de L'Hospital son légataire avec les Templiers et le Saint-Sépulcre. À sa mort, à l'automne 1134, le testament ne fut pas respecté. Raymond du Puy, chargé de représenter les Templiers et le Saint-Sépulcre, vient en Espagne et entame des négociations avec Raimond-Bérenger IV[6]. Un accord fut trouvé le 16 septembre 1140. Ils abandonnaient leurs droits territoriaux, sauf si Raimond-Béranger mourait sans descendance. En échange, ils obtiennent les droits exercés par la couronne sur les habitants et les biens, à l'exception du droit d'ost, à Barbastro, à Calatayud, à Daroca, à Huesca, à Jaca, à Saragosse et dans toutes les villes que l'Aragon conquérerait par la suite ainsi que dans tous les châteaux et villes du royaume comprenant plus de trente paysans. Les Hospitaliers se réservant le terrain nécessaire à la construction d'une église et d'un établissement à Jaca[6]. Le 24 juin 1158, le pape Adrien IV confirme cet accord à la demande de Raymond-Béranger[7]. Il est également possible que Raymond du Puy profite de son voyage en Occident pour régler le problème des Teutoniques. Un pèlerin et sa femme ont créé vers 1128 un hôpital destiné à recevoir les pèlerins d'origine allemande. Il s'était placé sous la protection des Hospitaliers et cherchait depuis quelque temps son indépendance[7]. Le pape Célestin II régla le problème en fulminant une bulle, en 1143, qui laissait l'ordre des Teutoniques sous la dépendance des Hospitaliers, en échange de quoi, les Teutoniques obtinrent la nomination de frères allemands pour les responsabilités de prieur et de servants. Ces derniers, qui obtinrent leur indépendance en 1190, resteront sous la responsabilité des Hospitaliers jusqu'en 1229[7]. Après la prise d'Ascalon en 1153, un conflit éclate entre les Hospitaliers et Foucher, patriarche latin de Jérusalem. Ce dernier se plaint que les Hospitaliers ne respectent pas ses droits ecclésiaux. Il les accuse d'admettre des excommuniés, de leur administrer les derniers sacrements et de les enterrer dans leurs cimetières, de sonner les cloches dans les « pays ou les temps d'interdits », de recevoir des aumônes, de pourvoir aux cures de l'Ordre sans agrément diocésain et de refuser de payer la dîme sur leurs biens et revenus. Le patriarche plaidait pour lui mais aussi pour tout le patriarcat lésé dans ses prérogatives[8]. À tout cela s'ajoutent des considérations personnelles ; L'Hospital, installé face au Saint-Sépulcre lui faisait concurrence par la beauté et la hauteur de ses bâtiments, mais aussi, quand le patriarche prêchait, sa voix était couverte par les cloches des Hospitaliers. Ceux-ci avaient cru bon de répondre en envahissant le Saint-Sépulcre à main armée. Foucher se résolut à se porter devant le pape Adrien IV en demandant le retrait de la bulle d'Anastase IV du 21 octobre 1154, bulle par laquelle étaient confirmées les prérogatives de l'Ordre[8]. Foucher, accompagné des archevêques de Tyr et de Césarée, des évêques d'Acre, de Sidon, de Lydda, de Sébaste et de Tibériade, part au printemps 1155 pour Rome. Après bien des péripéties, une nouvelle déception les attend, le pape a quitté Rome pour Ferentino. Ils voient enfin le pape qui les accueille froidement bien que ceux-ci l'accompagnent dans toutes les fêtes religieuses. L'affaire est plaidée devant le pape pour finir dans des débats sans fin. Foucher comprend l'inutilité de sa tentative et retourne en Orient à l'automne 1155[9]. En avril 1157, Raymond du Puy se rend au Portugal pour le renouvellement du testament d'Alphonse Ier. La présence du supérieur de l'Ordre lui vaut, en plus de se qu'il avait déjà obtenu 17 ans plus tôt, des dons énormes que lui font Raymond-Beranger IV ainsi que l'évêque de Lérida[10]. Il est à la fin de l'année à Estopiñán del Castillo en Aragon et dans le midi de la France ou l'abbé de Saint-Gilles, un certain Bertrand, donne la permission de bâtir une chapelle[10]. L'évêque de Lodève lui fait don des églises de Saint-Julien et de Saint-Vincent de Nébian[11]. En juillet 1158, il est en Forez ou dans le Lyonnais avec le prieur de Saint-Gilles, Guichard Aimery, et du frère Auger de Balben, c'est soit à Anse ou soit à Villefranche, qu'il rencontre l'archevêque de Lyon et le comte du Forez, Guy II pour obtenir, le 16 juillet 1158, une exemption de péage par terre et par eau[11]. Le 25 octobre 1158, on retrouve Raymond du Puy en Italie aux environs de Vérone, où il obtient de Frédéric Barberousse une confirmation générale de son ordre[11]. Sous son magistère, l'Ordre reçoit de nombreuses donations, notamment dans le comté de Tripoli, pour défendre la Terre sainte contre les Sarrasins[12]. C'est sous sa maîtrise que L'Hospital reçut ses premières concessions de châteaux (Bethgibelin en 1136 et le Krak des Chevaliers en 1142/1144)[13]. L'Ordre obtient aussi de nombreux privilèges et exemptions de la papauté, lui procurant les ressources financières nécessaires à son indépendance et lui donnant sa liberté vis-à-vis des autorités diocésaines au grand dam de celles-ci[12]. La dernière mention de Raymond du Puy date du 25 octobre 1158 à Vérone et la première mention de son successeur Auger de Balben du 29 novembre 1160. L'histoire ne nous a rien laissé sur sa fin, s'il est mort pendant son voyage ou de retour en Terre sainte, nous n'en savons rien[11],[12]. Les Hospitaliers deviennent militaires Défense de la Celesyrie par Raymond du Puy par Édouard Cibot dans les salles des Croisades du château de Versailles Défense de la Celesyrie par Raymond du Puy par Édouard Cibot dans les salles des Croisades du château de Versailles C'est sous Raymond du Puy que l'Ordre prend un caractère plus militaire. Un acte du 17 janvier 1126 nous apprend le nom d'un connétable des Hospitaliers, un certain Durand, qui semble bien avoir des responsabilités militaires[14]. À partir de 1137, l'Ordre apparait dans les guerres que les troupes du royaume de Jérusalem mènent contre les Infidèles[14]. Attaqué de toutes parts, le royaume de Jérusalem avait peine à tenir tête à ses ennemis. Ascalon, par sa position, en bord de mer sur le passage vers l'Égypte, était un danger permanent pour les Chrétiens, l'ennemi faisait de continuelles incursions dans la partie méridionale du royaume. Sur les conseils du roi Foulques, les Francs décidèrent de fortifier la position de Gibelin qui appartenait à L'Hospital et qui se trouvait à l'est d'Ascalon. Les travaux dirigés avec célérité par le patriarche de Jérusalem, Guillaume de Messines, fut confiés naturellement aux Hospitaliers que cette désignation plaçait à un poste d'avant-garde particulièrement exposé[5]. À l'exemple des Templiers, il va développer auprès des pèlerins la protection en leur apportant la sécurité dans leurs déplacements aux Lieux saints. Il va, peu à peu, embaucher des chevaliers et des gens d'armes comme mercenaires[12],[15] et participer, par personnes interposées, à la défense du royaume de Jérusalem[12]. L'importance politique du grand maître s’accrut, puisque, en juin 1148 à Saint-Jean d'Acre, il est parmi les princes qui prennent la décision d'assiéger Damas. En 1153, il participe à la prise d'Ascalon[12]. Après cinq mois de siège la position des Francs ne s'améliore pas : une flotte égyptienne a dispersé la flotte latine, les Templiers avaient subi une grave défaite en tentant d'enlever la place et une bonne partie des chevaliers avaient été massacrés, Baudouin, affecté par cet échec, songeait à lever le siège. Il fallut l'intervention du patriarche de Jérusalem, Foucher d'Angoulême, de l'évêque de Tyr et du grand maître Raymond du Puy, pour reprendre le siège. Trois jours plus tard, le 19 août 1153, les assiégés capitulèrent et le surlendemain ils évacuèrent la ville[16]. Après un traité de paix rompu par le roi de Jérusalem, Baudouin, dans les environs de Baniyas en février 1157, le connétable de Jérusalem, Onfroy de Toron, auquel appartenait Baniyas et le pays environnant, dut faire face à l'ennemi. Il comprit rapidement que ses seules forces ne sauraient suffire et fit appel aux Hospitaliers. Il échangea leur participation contre la moitié de Baniyas et les casaux qui dépendaient de cette ville. Son armée, composée d'une nombreuse troupe à pied, était forte de 700 cavaliers, y compris les chevaliers hospitaliers. Mais cela n’empêcha pas la défaite près de Ras el Ma, le 24 avril, qui entraina la conquête de Baniyas que le connétable et les Hospitaliers ne purent empêcher, le 10 mai 1157. Ils purent juste défendre le château que Baudouin put ravitailler pour le mettre en état de défense et y laisser une garnison. Le 19 juin, le roi fut surpris sur le retour au gué de Jacob et mis en déroute et parvint à regagner Safed puis Acre[17]. En Terre sainte, l'influence des Hospitaliers devient prépondérante avec un rôle décisif pris dans les opérations militaires avec une présence de plus en plus prégnante due au gouvernement de Raymond du Puy[18]. la règle de l'Ordre Raymond du Puy donna à la congrégation ses premiers statuts qui portent son nom. Il est fort vraisemblable qu'il existait une règle, ou ce qui en faisait office, avant lui mais nous n'en avons pas gardé trace[19]. Ce qui est certain c'est qu'elle est antérieure à 1153. En effet elle est approuvée par le pape Eugène III entre 1145 et 1153[12], avant le 7 juillet 1153, date du décès de ce pape[19]. Il est possible de dire qu'alors, et alors seulement, l'Hôpital est devenu un ordre[20].(1)...
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